Courant d’idées

Idée vient du grec idea, anciennement wieda, « forme visible, aspect », étymon qui remonte lui-même à la racine indoeuropéenne weid/woid/wid exprimant la notion de « voir ». Platon en modifie profondément le sens en « forme idéale concevable par la pensée ». Le mot, avec cette valeur, transite ensuite par le latin philosophique idea avant d’intégrer le français au 12e siècle.

Il décrit une pure construction de l’esprit, ce qui se conçoit dans l’imagination par opposition à ce qui existe en fait, dans la réalité, de façon concrète. Au singulier : exprimer une idée, vague idée, idée d’ensemble, n’avoir aucune idée de quelque chose, « ignorer totalement », se faire une idée, « imaginer ». Ou au pluriel : drôles d’idées, sombres idées, avoir des idées noires, « être abattu, démoralisé », mettre de l’ordre dans ses idées.

Locutions s’appliquant spécifiquement en psychologie et en médecine : association d’idées, idée fixe, idées délirantes, se mettre des idées dans la tête, « imaginer des choses fausses, sans fondement », donner des idées, « éveiller des fantasmes sexuels ».

Ou illustrant la puissance créatrice de l’intelligence : jeter une idée sur le papier, choc des idées, idée de génie, boîte à idées. Une manière de penser, de voir impliquant un jugement de valeur : idées de justice, idées politiques, idées arrêtées.

Les dérivés sont rares et d’emploi didactique : idéer « concevoir (des idées) »; idéel « relatif au monde des idées, à la nature des idées; » idéat, « objet auquel correspond une idée. »; idéation, d’après l’anglais ideation, « formation et enchaînement des idées. »

 

Devoir

Quel dérivé du mot idée a d’abord signifié « qui est conçu et représenté dans l’esprit sans pouvoir être perçu par les sens », et ensuite « qui atteint la perfection que l’on peut concevoir ou souhaiter? »

Id _ _ _

Réponse

Idéal.